Lors de mes stages photos mes élèves me demandent souvent s’il y a une exposition idéale pour leurs photos, s’il existe une « bonne » ou une « mauvaise » manière d’exposer en photographie.
La réponse dépend bien sûr de la nature de nos images, des choix créatifs réalisés à la prise de vue.
A la lecture des histogrammes sur Lightroom la question est posée parfois à nouveau : existe-t-il un histogramme parfait qui nous garantirait la bonne exposition ?
Il existe bien sûr toute une littérature (au demeurant pas inutile) au sujet de l’exposition, de la dynamique de nos capteurs et de la nécessité à « exposer à droite » de l’histogramme pour maximiser la qualité de nos fichiers RAW. On nous conseille de surexposer nos images au moins d’une valeur pour la partie du sujet qui nous intéresse afin d’enregistrer un maximum d’informations dans les zones claires et d’éviter l’apparition du bruit numérique dans les zones sombres.
Ces considérations techniques sont bien sûr importantes, mais la créativité doit parfois l’emporter sur les lectures d’histogrammes.
Il est 14 heures, la lumière du soleil est dure, vous savez que votre capteur ne pourra pas enregistrer des écarts de contraste si important. Rien à tirer d’un pareil moment, encore moins en exposant « à droite » !
Ce type de contrainte peut tourner à votre avantage lorsque la créativité s’en mêle. Et si on exposait exclusivement pour les hautes lumières ? Un peu de prévisualisation et les limitations techniques nous poussent soudain à explorer de nouveaux territoires visuels.
La technique est bien simple : on cherche autour de soi là où la lumière tape le plus fort et on expose pour cette zone. Dans les images qui illustrent mon propos j’ai choisi le sol et ses brillances et parfois le ciel dans la zone proche du soleil. Vous pouvez aussi sous-exposer la scène jusqu’à 5 stops jusqu’à ce que votre histogramme ne perde plus aucun détail dans les hautes-lumières. Vous voilà donc en train d’exposer totalement … à gauche.
Les zones sombres deviennent bien noires. Un monde graphique s’ouvre à vous. Les textures et les matières se révèlent autrement. Silhouettes, ombres, formes à contre-jour évoluent dans le cadre. Vous créez des images dynamiques, à fort potentiel atmosphérique, un régal en Street Photography (et en plus pas de souci avec le droit à l’image !).
Je livre ici à votre inspiration ces quelques images test réalisées en JPEG et sans retouche.
Texte et photos © Pierre Defaix www.pierredefaix.com